Amour d'enfants

Amour d'enfants


Il était assis sur le trottoir, devant sa maison, et attendait patiemment qu'elle vienne le rejoindre. Elle sortit de chez elle et il la prit immédiatement dans ses bras. Il remarqua ses yeux rougis et les larmes séchées sur ses petites joues rouges. Il la serra plus fort dans ses bras protecteurs et déposa un léger baiser sur son front. Il prit sa main dans la sienne et ils marchèrent jusqu'au parc dans un silence confortable. Une fois arrivés à destination, il l'aida à monter sur la balançoire, comme un vrai gentleman, lui donna quelques poussées et embarqua à son tour sur celle voisine.

    - Que s'est-il passé à l'intérieur? demanda-t-il d'une voix douce.
    - Maman et papa m'ont encore dit que l'amour n'existe pas à notre âge, lui avoua-t-elle.
    - Les crois-tu, toi?
    - Non, tu le sais très bien.
    - Alors, pourquoi es-tu si triste?
    - J'aimerais bien qu'ils y croient en notre amour, comme ma grand-mère, comme toi et moi.
    - Ta grand-mère y croit? répéta-t-il, surpris.
    - Oui, elle me dit sans cesse que l'amour est possible à notre âge, qu'il s'envole seulement plus                 tôt que les autres.
    - Si elle a réussi à y croire, ils le réussiront aussi.
    - Je t'aime.
    - Je t'aime aussi.

Ils passèrent la journée à s'amuser au parc. Ils descendirent les glissades en se tenant la main, firent les barreaux collés l'un à l'autre et montèrent le mur d'escalade pour se donner des câlins une fois en haut. Lorsque le soleil laissa place à la lune, il la rapporta chez elle pour éviter que leurs parents s'inquiètent. Ils se donnèrent un long câlin, sachant très bien que ses parents les regardaient. Elle rentra à l'intérieur et les cris de colère retentirent jusqu'à l'extérieur.

    - Je t'avais demandée de rester loin de lui! lui cria sa mère.
    - Maman, répliqua-t-elle plus calmement, laisse-moi t'expliquer.
    - Il n'y a aucune explication possible, tu connais la conséquence.

Il se dépêcha de retourner chez lui avant que sa famille l'aperçoit en train de les espionner. Le lendemain, il retourna l'attendre devant sa maison. Un grand camion se stationna devant lui. Elle n'était toujours pas sortie pour le rejoindre. Ses parents sortirent avec elle, embarquèrent dans la voiture et partirent sans aucun au revoir.

Où allaient-ils? Reviendraient-ils? Il resta assis là, sur le trottoir, tandis que des hommes apportèrent tous les meubles de la maison dans le camion. Il décida de rentrer chez elle, pour la première fois, et essaya de trouver sa chambre. Une fois qu'il l'eut trouvée, il regarda sur son bureau, toujours dans la pièce, et un papier y avait été laissé.

« Mes parents ont décidé de déménager pour nous séparer. Nous allons habiter chez grand-maman en attendant qu'ils trouvent une nouvelle maison. Je reviendrai te voir lorsque je serai grande: c'est une promesse. Garde ce toutou en mon souvenir. Moi, j'ai l'un de tes gilets que j'ai apporté en cachette. Je t'aime. »

Les années passèrent et ils continuèrent à y croire en l'amour éternel, chacun de leur côté. Ils pensèrent souvent à l'autre malgré la distance qui les séparait. Ils prirent la décision de surmonter cet obstacle malgré toutes les critiques négatives qu'ils recevaient. Leur innocence leur donnait le courage d'y croire. Personne ne pouvait prédire s'ils se retrouveraient et reviendraient ensemble.

©
Acurlywriter

0 Commentaires